top of page

De la transparence à l’opacité en morphologie dérivationnelle

Par Nathalie Chapleau, professeure à l'UQAM


La langue française intègre une part d’informations phonologiques, orthographiques ainsi que morphologiques. Dans plusieurs mots, les unités orthographiques qui les constituent ne respectent pas fidèlement la phonologie. Donc, il est parfois nécessaire d’utiliser plusieurs lettres pour produire un graphème (p. ex. /o/ --> ot, au, aud, eau…). C’est pour cette raison que le terme «opacité» est employé pour qualifier le français (Bonin, Collay et Fayol, 2008; Sprenger-Charolles, 2008).


Selon les caractéristiques des unités orthographiques, le mot «ami» est transparent, car pour représenter chaque phonème, il n’y a qu’une lettre. Par contre, pour produire à l’écrit le mot «chat», il est nécessaire d’utiliser le graphème «ch» qui se compose de deux lettres ainsi que le morphographe «t» qui permettra d’effectuer des dérivations lexicales. Alors, ce mot est plus opaque.

En morphologie, les qualificatifs de transparence et d’opacité sont utilisés pour distinguer les relations entre les mots. Deux aspects sont observés: phonologique et orthographique. La transparence désigne qu’il n’y a pas de changement entre les unités constituant le mot de base et le mot construit que ce soit au niveau phonologique ou orthographique (p. ex. «fleur» et «fleurir» ont une relation phonologique et orthographique transparente). Alors que l’opacité est associée aux changements, soit phonologique ou orthographique (p. ex. «achat» et «acheter» ont une relation phonologique et orthographique opaque).

Donc, quatre types de relation entre le mot de base et le mot construit sont possibles :

1) la transparence phonologique et la transparence orthographique;

2) la transparence phonologique et l’opacité orthographique;

3) l’opacité phonologique et l’opacité orthographique;

4) l’opacité phonologique et la transparence orthographique.



Quelques exemples...


Ainsi, pour l’élève, il peut être plus difficile d’accéder au sens ou à la représentation orthographique du mot selon son degré de transparence phonologique ou orthographique. En effet, la complexité de la transformation influence la maitrise de l’orthographe précise des mots (Carlisle, 1988). Pour le lecteur-scripteur débutant, il est pertinent de proposer des mots dont la relation est transparente sur le plan phonologique et orthographique alors que pour l’apprenant plus avancé, les relations entre les mots peuvent être plus opaques.


Bon enseignement!


De_la_transparence_à_l'opacité_en_morphologie_dérivationnelle
.pdf
Download PDF • 559KB

1 148 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

© CAP MORPHO, projet de recherche dirigé par Nathalie Chapleau, UQAM

bottom of page