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Pourquoi enseigner la morphologie dérivationnelle ?

Selon une étude québécoise, les capacités langagières de l’élève au préscolaire sont liées, lors de ses années de scolarité au primaire, à son rendement en mathématiques, en lecture, en écriture et en sciences (Pagani et coll., 2011). Cette influence s’explique par le fait que le langage est inhérent au développement de plusieurs apprentissages (Catts et coll., 2015). En effet, afin de réussir le parcours scolaire, lire et écrire sont des compétences utilisées au quotidien. Ainsi, la réalisation d’activités d’apprentissage de qualité est essentielle pour favoriser le développement des compétences en littératie, et ce, dès le préscolaire (Cabell et coll., 2015; Japel et coll., 2017). Puis, les enseignants du primaire sont des personnes déterminantes dans la création d’un environnement stimulant au regard du langage (Dwyer et Harbaugh, 2018).


L’enseignement explicite de la morphologie dérivationnelle est un moyen efficace d’aider les élèves à comprendre la structure des mots et à appliquer leurs connaissances et leurs stratégies pour la lecture, l’orthographe et le développement de l’étendue du vocabulaire (Wilson, 2005). Plus précisément, l’enseignant peut démontrer aux élèves des stratégies pour segmenter ou manipuler les mots en fonction du mot de base et des affixes. Par cette procédure, les élèves peuvent reconnaitre un mot inconnu simplement en identifiant les parties qui le constituent (Carreker, 2005).

Afin que l’élève exploite cette dimension de la langue, la morphologie peut être enseignée lors de capsules d’enseignement isolées ou lors de situations d’apprentissage contextualisées. Les élèves ont besoin d’être exposés de manière fréquente aux mots de base et aux affixes pour que ces représentations soient encodées dans la mémoire et facilement accessibles. Cet enseignement de la morphologie dérivationnelle, comme stratégie explicite, est bénéfique et nécessaire dès les premiers apprentissages liés à la lecture et à l’écriture (Chapleau, Beaupré-Boivin et Godin, 2020; Casalis et Parriaud, 2018).


Lorsque les élèves sont amenés à développer leur conscience morphologique, les segments de mots sont alors traités comme faisant partie d’une unité de sens, le morphème. De nombreux enfants ayant des difficultés ou des troubles d’apprentissage de la lecture et de l’écriture ont des déficits dans le traitement des unités phonologiques. Les élèves qui présentent ce genre de difficultés peuvent alors s’appuyer sur cette stratégie compensatoire lors de la lecture et de l’écriture (Chapleau, 2013 ; Casalis, Colé, et Sopo, 2004). En effet, un enseignement explicite de la morphologie dérivationnelle, dès le début du primaire, serait particulièrement efficace pour les élèves qui présentent des difficultés en littératie (Bowers et coll., 2010; Goodwin et Ahn, 2012).


Bon enseignement!



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© CAP MORPHO, projet de recherche dirigé par Nathalie Chapleau, UQAM

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